Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 34 [058]. Source : Internet Archive.
personnages à qui rien ne coûtait pour se produire. Louer à grands frais une maison, des bancs et des chaises, et disposer une salle en amphithéâtre, briguer des auditeurs, répandre des annonces, s’épuiser enfin en démarches et en frais de tout genre[034.1], telles étaient les conditions auxquelles on se soumettait pour un triomphe d’un instant.
« On ne peut, sans un vif sentiment d’intérêt et de curiosité, lire, dans les poètes satiriques de l’époque, et les prétentions des auteurs, et leurs minauderies devant le public, et les précautions prises d’avance pour se ménager un succès. Nous ne sommes plus alors dans la Rome d’Auguste ; on dirait que Martial, Perse et Juvénal ont deviné nos vanités de salon et nos intrigues de coulisses. »
Ainsi conclut l’auteur de l’Essai sur les livres dans l’antiquité, qui est mort il y a plus d’un demi-siècle, et n’a pu constater, par conséquent, tous les progrès accomplis par nous dans cette voie, et combien il a eu raison de comparer nos mœurs à celles de la Rome impériale.
Une question, qui, comme celle des lectures publiques, se rattache aux libraires de l’ancienne Rome, c’est celle des rapports des auteurs avec ces commerçants, c’est la question des droits d’auteur.
Ces droits, disons-le tout de suite, n’existaient pas.